Mr le Ministre de l’Education Nationale.
A PROPOS de la REFORME...
Les professeurs de mathématiques du lycée CABRINI de Noisy-le Grand
souhaitent vous faire part de leurs réflexions sur le projet de réforme
des lycées prévu pour les rentrées 2000 et 2001.
Il apparaît clairement que la nouvelle conception des programme se présente
sous la forme d’une suite d’activités, sans interaction les unes avec les
autres, présentant superficiellement des notions difficiles et toujours à
caractère expérimental. On a le sentiment que l’on veut transformer
cette discipline en une science " intuitive " en supprimant toutes les
notions de rigueur, de formalisation, d’abstraction et de théorisation.
Est-il raisonnablement pensable aujourd’hui, alors que la France a besoin de techniciens
qualifiés dans le domaine des nouvelles technologies, de niveler ainsi les
connaissances vers le bas alors que les mathématiques sont le pilier essentiel
de tous les calculs physiques ?
Nous pensons que réduire les notions de " fonction " et " d’interprétation
graphique" à la simple utilisation de la calculatrice est une pure malhonnêteté
intellectuelle vis à vis de nos élèves qui sont tout à
fait aptes à comprendre des concepts découverts il y a des siècles.
Voici quelques exemples " frappants " pour illustrer nos propos :
- Limitation de l’opération " division " en classe de CM2.
(cela veut dire plus de notion de proportionnalité, de règle de
trois..…)
- Limiter au strict minimum le calcul sur les nombres réels en 6ème.
(cela veut dire " faire croire " aux enfants qu’entre 1 et 2 il n y’a
rien…..)
- Limiter l’étude des polygones à 3 côtés au Collège.
(cela veut dire que les carrés, les rectangles et les parallélogramme
n’existent plus…)
- Etudier les fonctions sous forme de tableaux de valeurs en 2nde.
(cela veut dire aucune rigueur dans le tracé, impossibilité d’étendre
ces notions aux domaines
physiques et économiques qui utilisent des fonctions non-simplistes….)
- Suppression de l’étude trinôme en 1ère.
(cela veut dire aucune maîtrise des notions liées à la dérivation…)
- Quasi suppression de l’étude des nombres complexes en Terminale.
(cela signifie d’énormes difficultés pour les collègues de
Sciences Physiques, d’Electrotechnique
- qui utilisent partout ce concept…)
Ces quelques exemples, parmi d’autres, prouvent que nos enfants vont régresser
vers un niveau " minimum national " qui leur ôtera toutes chances
d’accéder à l’enseignement supérieur et aux écoles de
formation scientifique.
Nous vous demandons de repenser l’esprit de cette réforme avec une équipe
de mathématiciens expérimentés pour réorienter vos objectifs.
L’équipe pédagogique de Mathématiques
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