Pour rendre hommage � ceux qui l�ont aid� � embrasser sa
carri�re, Mohamed Hilmi s�est �clips� de la sc�ne artistique pour se
consacrer � l��criture.
Libert� : Apr�s avoir brass� les diff�rentes
disciplines li�es � la com�die, vous vous �tes tourn�, r�cemment, vers
l��criture. Vous venez de publier votre troisi�me livre�
Mohamed Hilmi : Le pr�sent du pass� vient tout juste de
sortir aux �ditions Casbah. Je l�ai pr�sent�, il y a quelques jours au
palais de la culture.
Ce livre n�est pas un roman. Il contient des fac�ties, des fables, des
sc�nes de com�die satirique, des anecdotes dialogu�es. J�ai termin� de
l��crire en 1994. Comme c�est une �uvre de cr�ation et que j��tais
passionn� d�une histoire menac�e par l�oubli, j�ai donn� la priorit� �
deux tomes de mes m�moires par devoir de m�moire, justement, et pour
rendre hommage � mes a�n�s.
Il s�agit de De la fl�te du berger aux planches sacr�es, enrichi sous le
titre : Parcours miraculeux et le carrefour du destin, publi�s chez Casbah
�ditions.
Cela veut dire que vous n�allez pas revenir
� la sc�ne ?
Non, non, je ne suis pas press� de partir (rire). Je me suis absent�, en
fait, pendant deux ans pour mettre sur pied plusieurs projets que j�avais
en t�te. Je m�appr�te � r�aliser un long m�trage, une com�die musicale hya
ou houa (elle et lui), dont j�ai �crit le sc�nario. Le sujet du film est
d�actualit�. Il concerne le code de la famille et traite des relations
entre les hommes et les femmes dans la soci�t� d�aujourd�hui. Le tournage
du film, qui sera produit par l�Entv, d�butera au printemps et s��talera
sur 7 semaines.
Au terme du montage de cette com�die musicale, j�ai l�intention de
l�encha�ner avec un autre sujet qui me tient tout aussi � c�ur : un film
sur l��migration, dont j�ai aussi �crit le sc�nario. �Comment faire ?� �
c�est ainsi qu�il est intitul� � sera enti�rement tourn� en langue amazigh.
Et cela par souci d�authenticit�, parce que les personnages sont justement
kabyles.
Mohamed Hilmi, c�est aussi une importante
long�vit� artistique�
Plus de cinquante ans d�exp�rience� un long parcours au
cours duquel j�ai �volu� dans les diff�rentes disciplines artistiques.
J�ai d�but� dans le th��tre en 1948, puis j�ai travaill� pour la
t�l�vision � partir de 1949.
J�ai �crit mon premier long m�trage cin�matographique en 1959 : les
aventures de Mouhouche, avec Rouiched, Ali Abdoun, Hassan El-Hassani.
Le film a �t� r�alis� en Alg�rie par une maison de production fran�aise
domicili�e aux Champs-�lys�es (France, ndlr).
Je me souviens qu�apr�s l�ind�pendance, pendant la p�riode transitoire,
j�ai re�u un message du colonel Mohamed El-Hadj, qui m�invitait � me
rendre au PC de la wilaya III, dont il �tait le chef. Il m�avait, alors,
demand� de pr�voir dans les meilleurs d�lais une tourn�e th��trale �
travers la wilaya.
Dix jours plus tard, je suis revenu avec une pi�ce la volont� du peuple,
diffus�e en arabe et en amazigh par la Radio alg�rienne.
Vous avez aussi �crit des sc�narios qui se
sont transform�s en succ�s populaires dans les ann�es 1980�
En effet, je me suis beaucoup inspir� des probl�mes sociaux de l��poque.
Je me suis int�ress�, par exemple, � la d�mographie.
C�est ainsi que j�ai �crit le sc�nario de A�ch batnache (12 enfants), qui
a �t� port� � l��cran en 1984, et dans lequel a jou� mon ami Mustapha El-Anka.
Comme vous le savez, l��conomie alg�rienne repose essentiellement sur les
hydrocarbures. J�ai imagin� � partir de l� comment on vivrait si on
n�avait pas de p�trole.
Et j�ai �crit le sc�nario de l�apr�s-p�trole, en 1986, dans lequel Hassan
El-Hassani a fait une prestation inoubliable.
Comment �tes-vous pass� de l��criture
sc�naristique � la r�alisation ?
� c�t� de l��criture, j�avais d�cid� de prendre ma destin�e en main en
tant que r�alisateur sur les conseils de mon ami Si Abderrahmane Cheriet,
qui �tait directeur de la RTA entre 1970 et 1978. C�est ainsi que j�ai
r�alis� plusieurs films pour la t�l�vision. En 1992, j�ai r�alis� et �crit
un film pour le cin�ma El ouelf sa�b. Et, enfin, j�ai touch� � la
litt�rature.
On vous a connu com�dien, r�alisateur,
sc�nariste et maintenant auteur. Quel est le qualificatif que vous
pr�f�rez ?
Je pr�f�re celui d�artiste, tout simplement !