Cours 6 – Les Guerres puniques

Cette fois-ci, Rome fait face à une grande puissance : Carthage (ancienne colonie phénicienne).
Trois grandes guerres entre Rome et Carthage.
Première intervention romaine en dehors de l’Italie : début de la conquête de la Méditerranée.
Second conflit : la guerre la plus difficile jamais vécue par les Romains.
La troisième guerre : acte de vengeance (élimination de l’ennemi).

Les Phéniciens

Côte phénicienne divisée en plusieurs cités indépendantes, dont Tyr et Sidon.
Peu de terres arables.
en raison de la proximité des montagnes à l’est.
Produits : cèdres & pourpre.
Phéniciens : peuple de marins et de marchands, peu belliqueux.
Les principaux marchands de méditerranée, avant l’arrivée des Grecs.
Ils établissent de nombreux ports pour leurs navires (comptoirs commerciaux, colonies).
À partir du IXe av. J.-C., ports établis sur la côte africaine, en Corse, Sardaigne, Sicile et Espagne.
Ne font rien pour conquérir l’intérieur des terres.
Le plus important des établissements phéniciens dans l’ouest : Carthage (Tunisie).
Carthage finit par assumer le leadership de la Méditerranée occidentale.
Durant des siècles, Grecs et Carthaginois luttent pour le contrôle total de la Sicile.

Paganisme sémitique de type oriental, avec panthéon renfermant un grand nombre de dieux.
Pratique du sacrifice d’enfants (traces dans Bible, auteurs grecs, archéologie).
Les Phéniciens ont joué un rôle essentiel dans le développement de l’alphabet (1700 et 1200 av. J.-C.).
Alphabet = système démocratique : plus facile et moins long à apprendre : pas de caste de scribes, plus grande diffusion.

Les relations de Rome et de Carthage avant les Guerres Puniques
Relations entre Rome et Carthage longtemps cordiales (tant que dure la domination grecque).

1^er traité (débuts de la République : vers 508?):

Définit leurs territoires respectifs.
Romains limités dans le commerce : peuvent commercer librement en Sicile (et à Carthage aussi apparemment) mais seulement en présence d’un magistrat carthaginois en Sardaigne et en Afrique du Nord.
Les Carthaginois acceptent de ne pas faire de raids dans le Latium.

2^ème traité (348)

Romains maintenant exclus de la Sardaigne et de l’Afrique du Nord.
Les Carthaginois peuvent attaquer des cités du Latium, mais ne peut les occuper de façon permanente.

3^ème traité (306)

Renouvellement du traité en 279

Traité précédent confirmé.
Aide mutuelle contre Pyrrhus.
Chacun fournit ses troupes, mais Carthage fournit les navires.
Mais au milieu du IIIe siècle av. J.-C., Grecs définitivement écartés de la Méditerranée occidentale : les deux cités rivales se retrouvent seules face à face.

Depuis 289, d’anciens mercenaires (Mamertins) occupent Messine en Sicile.
Danger constant pour les Grecs de Sicile.
Lorsque bloqués par une opération conjointe des Grecs et des Puniques, ils appellent les Romains à l’aide.
Ceux-ci inquiets des avancées des Carthaginois (côte africaine, Corse, Sardaigne, Sicile et Espagne).
Pour les stopper ils choisissent la guerre et se portent à l’aide des Mamertins.
Et les Claudii (famille au pouvoir) attirés par l’espoir de butin (et intérêts commerciaux).

Rome prend par surprise la garnison punique de Messine.
Hiéron II, roi de Syracuse, ancien allié des Carthaginois, prend le parti des Romains (allié indéfectible par la suite).
Prise d’Agrigente en 261 av. J.-C.
Romains envisagent d'expulser les Carthaginois de l'île.
Mais Carthage a la maîtrise des mers : besoin d'une marine de combat, que les Romains construisent rapidement.
Utilisation du corvus (« corbeau en latin ») pour compenser leur inexpérience.
En 260, bataille de Mylae (près de Messine) : 143 navires romains vainquent 130 galères carthaginoises, en plus d’en capturer 31 et d’en couler 14.
Grande victoire morale, mais non décisive.
Les Romains restreignent les Carthaginois à l’ouest de l’île.

En 257, Romains décident l’invasion du territoire africain de Carthage.
230 navires de guerre et 100 navires de transport.
En 256, les deux consuls mènent cette flotte mais parviennent en Afrique assez tard dans l’été.
N’arrivent pas à vaincre les Carthaginois avant la fin de la saison.
Les Carthaginois proposent la paix, mais Regulus impose des conditions trop dures.
Suite au manque de vivres, l’un des consuls retourne en Italie avec une partie des troupes.
20,00 soldats et 40 navires encore sous le commandement de Regulus.
En 255, Regulus, un incompétent, est vaincu.
Armée romaine anéantie : 500 capturés (dont Regulus), seulement 3000 s’échappent.
La flotte romaine revenue les récupérer détruite par un ouragan : 184 vaisseaux coulés, des dizaines de milliers d’hommes noyés.

Hiver 255/254 : les Romains construisent 140 nouvelles galères.
Montrent aussi leur puissante réserve en hommes en enrôlant de nouvelles légions.
En 254, ils capturent Panorme, en Sicile.
Défection de cinq cités grecques en faveur de rome.
Mais l’année suivante, Romains encore pris dans un ouragan et perdent 150 vaisseaux.
En 250, Carthage envoie son captif Regulus à Rome pour négocier un échange de prisonniers.
Regulus, malgré sa mort prévisible, convainc les Romains de refuser (avantage stratégique).

En 249, le général Pulcher vaincu sur mer par les habiles manœuvres carthaginoises : perte de 93 vaisseaux.
La flotte carthaginoise s’empare de plusieurs navires romains sur la côte sud de l’Italie.
Force la flotte romaine à se fracasser sur des récifs.
Recensement romain de 247 : population mâle en déclin de 17% depuis le début de la guerre.
Permet aux Carthaginois (Hamilcar Barca) de reprendre le contrôle du nord-ouest de la Sicile entre - 248 et -244.
Mais les Carthaginois négligent leur flotte et se concentrent sur des opération de terre en Afrique même.
Apparemment Carthage ne peut se permettre d’entretenir à la fois une flotte et une grande armée.

Hiver 243-242 : les Romains construisent une nouvelle flotte de 200 vaisseaux.
Ayant appris de leurs erreurs, ils ont maintenant des équipages bien entraînés.
241 : victoire décisive au large des îles Égates: ils capturent 70 vaisseaux et en coulent 50.
Les Carthaginois n’ont plus de ressources et capitulent.

Termes initiaux; les Carthaginois doivent :
- Évacuer la Sicile,
- Remettre leurs prisonniers sans rançon,
- Renoncer à attaquer Syracuse et ses alliés,
- Payer une indemnité de 2200 talents, sur vingt ans.
Ces termes jugés inacceptables à Rome.
Carthaginois ensuite forcés de :
- Céder à Rome plusieurs autres petites îles au nord de la Sicile,
- Payer 1000 talents immédiatement,
- Payer les autres 2200 talent en dix ans.
Également :
- Garantie que les alliés de chaque côté ne s’attaqueront pas.
- Interdiction de chaque côté de prendre des alliés à l’autre ou de lever des troupes sur les territoires de l’autre partie.

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