Cours 13 - Les guerres civiles et la dictature de César
Lectures : manuel p. 28-34.
Les rivalités de Marius et de Sylla
- Lors de la guerre contre Mithridate,
Marius s’approprie le commandement de Sylla par l’intermédiaire d’un tribun.
- Sylla marche sur Rome, le tribun est
tué, Marius fuit Rome.
- En 87, Sylla part pour l’Asie et vainc
éventuellement Mithridate.
- Pendant ce temps, Marius revient à Rome,
tue ses opposant et se fait nommer consul.
- Il meurt peu de temps après, mais son
successeur (Cinna) détient le gouvernement.
- 82 : le retour de Sylla provoque une
guerre civile.
- Sylla, vainqueur, se fait nommer
dictateur (la magistrature était tombée en désuétude).
- Proscriptions (on tue et s’approprie les
richesses de 90 sénateur et 2600 chevaliers).
- Sylla entreprend une série de réformes
favorisant l’aristocratie au détriment de la plèbe.
- Il abdique en 79 et meurt l’année
suivante.
- La plupart de ses réformes seront
annulées peu d’années après.
Réformes de Sylla
Accroissement du pouvoir du Sénat
- Sénat porté de 300 à 600 membres.
- Les sénateurs recouvrent le monopole des
tribunaux.
- Aucune proposition de loi ne peut être
soumise aux comices sans l’accord préalable du Sénat.
Réforme des magistratures
- Davantage de magistrats : 20 questeurs,
8 préteurs.
- Cursus strictement réglementé, avec âge
minimal strict.
- Compétence des magistrats à imperium
limitée à l’Italie (l’imperium militiae seulement pour les proconsuls
et les propréteurs).
Affaiblissement de la Plèbe et de l’ordre équestre
- Les tribuns de la plèbe doivent renoncer
au cursus honorum et perdent aussi leur droit d’intercessio.
- L’ordre équestre est privé des tribunaux
et des revenus de l’Asie.
Un personnage énigmatique
- Personnage à la fois monarchique et
républicain.
- Son abdication demeure mystérieuse
(départ volontaire ou forcé ?).
- Ses réforme ne renforcent le République
qu’en apparence : elles seront rapidement abolies mais le précédent de sa
dictature demeurera.
Le pouvoir de Pompée
Un jeune loup
- Originaire du Picenum, sans être un
homo novus (fils de Gnaeus Pompeius Strabo, ancien consul).
- À 23 ans, il prend en charge l´armée
de son père et s'institue de son propre chef général.
- Il aide Sylla contre les partisans de
Marius en Italie, en Sicile et en Afrique.
- Il obtient le triomphe, malgré son
âge et son statut équestre.
- Pouvoirs anticonstitutionnels obtenus
par la force et par l’appui de Sylla.
La route vers le consulat
- À partir de 77, il est envoyé en
Hispanie pour lutter contre les derniers partisans de Marius (Sertorius).
- Avait utilisé ses troupes pour être
nommé proconsul (sans avoir été consul ni même préteur).
- Guerre difficile.
- 71 : à son retour, il obtient le
triomphe et force le Sénat à l’autoriser à devenir consul sans être sénateur
ni avoir parcouru le cursus honorum.
Le consulat de Pompée et de Crassus (70)
- Durant leur consulat (Pompée et
Crassus), il restaure les pouvoirs législatifs des tribuns.
- But : se faire immuniser par eux contre
d’éventuelles poursuites judicières.
- Fin du monopole du Sénat dans les
tribunaux.
- Les deux consuls ne s’aiment pas.
Les pirates
- 67 : la lex Gabinia lui
accorde un imperium exceptionnel pour éliminer la piraterie de
Méditerranée.
- Commandement pour trois ans,
imperium suprême sur les côtes de la Méditerranée.
- 20 légats, un budget, une flotte et
des troupes considérables.
- Montre la nécessité de réformer le
fonctionnement de l’État.
- Pompée exerce son pouvoir au travers de
légats: inspiration pour le futur Empire.
- Victoire rapide et complète : il devient
extrêmement populaire.
Guerre contre Mithridate
- Pompée obtient le commandement contre
Mithridate (roi du Pont) en 67.
- Celui-ci et son beau-frère Tigrane (roi
d’Arménie) ont déjà été pratiquement vaincus par
Lucius Licinius Lucullus, ancien lieutenant de Sylla.
- Mais les chevaliers, ennemis de
Lucullus, permettent à Pompée de le remplacer et d’obtenir un commandement
extraordinaire :
- toute autorité sur les provinces d’Asie,
de Cilicie, de Bithynie ;
- toute liberté d’action tant militaire
que diplomatique en Orient ;
- prolongation de son imperium sur
les mers, sans limite ni contrôle.
- Le projet est voté malgré les sénateurs
grâce à l’éloquence de César et de Cicéron.
- Pompée vainc rapidement Mithridate et,
en 65, organise la nouvelle province de Pont-Bithynie et distribue les autres
États d’Asie à des rois clients.
Pompée en Syrie
- En 64, Pompée déclare la déchéance des
Séleucides et occupe la Syrie.
- Il en fait une nouvelle province
romaine.
- En 63, accrochage avec les Juifs : il
prend Jérusalem.
- Ainsi, Pompée donne à Rome deux grandes
provinces (Bithynie-Pont et Syrie), prolongées jusqu’à l’Euphrate par de
nombreux États vassaux.
- Organisation durable qui sera reprise
ensuite par Antoine puis par Octave.
- En 61, il revient à Rome auréolé de
gloire, congédie ses troupes, réclame des terres pour ses soldats, mais le
sénat s’y oppose.
- Cela mènera à des difficultés majeures
en 60…
Le premier Triumvirat
Jules César
- Caius Iulius Caesar : d’une très vieille
famille aristocratique.
- Génie universel (politique, militaire,
littéraire), mais sans scrupule.
- Élu consul en 59 après avoir formé une
alliance avec Pompée et Crassus (« Premier » Triumvirat).
- Loi de distribution de terre qui
bénéficie aux pauvres et aux soldats de Pompée.
- César obtient pour lui-même un
commandement de 5 ans en Gaule.
La guerre des Gaules
- En Gaule il provoque une guerre dès son
arrivée et soumet le pays durant la décennie qui suit.
- Son premier but : se forger une
armée, de se procurer des clientèles et de l'argent.
- 58 : contre Helvètes et Germains.
- 57 : contre les Belges : constitution
d’un protectorat assez lâche.
- 56 : contre les Gaulois de
l'Atlantique.
- 55 : traversée spectaculaire du Rhin,
puis traversée en Bretagne.
- 54 : invasion de la Bretagne (sans
lendemain).
- César exerce une sorte d'hégémonie à
titre personnel plus qu'au nom de Rome.
- Fin de 54, début de la révolte
gauloise.
- 53 : Vercingétorix lève une armée de
partisans et de mercenaires et se fait reconnaître roi.
- Échec romain devant Gergovie, mais
victoire à Alésia (52).
- 51-50 : César poursuit la répression.
- Usage alterné de la sévérité et de la
clémence : il met fin à la révolte.
L’armée de César
- Sa conquête lui a permis de forger un
instrument militaire de premier ordre.
- Onze légions, différentes des armées
républicaines traditionnelles.
- Soldat est mieux payé, mieux
entraîné, mieux traité.
- Esprit de corps et dévouement
extraordinaire des centurions.
- Promotion de nombreux Italiens des
municipes, soldats, centurions, tribuns ou préfets.
- Cavalerie permanente.
- Son armée peut aisément devenir un
instrument de guerre civile.
Guerre civile entre César et Pompée
- L’équilibre du triumvirat est
éventuellement rompu : mort de Julie (fille de César mariée à Pompée) et mort
de Crassus en 53 (défaite contre les Parthes).
- La bonne entente entre César et Pompée
s’effrite : la gloire militaire de César fait de l’ombre à Pompée, qui finit
par joindre le camp aristocratique.
- En 49, César veut être élu consul in
absentia pour 48 (pour ainsi éviter des poursuite judiciaires) ; son
adversaire refuse.
- Après des négociations sans résultat,
César envahit l’Italie.
- Pompée fuit en Grèce avec une majorité
de sénateurs.
César prend le pouvoir
- César soumet l’Espagne, puis il vainc
Pompée en Grèce (à Pharsale) en 48.
- Jusqu’en 45, il s’occupe de vaincre les
derniers opposants (dont en Afrique et à nouveau en Espagne).
- Mais les Romains sont encore
réfractaires à la royauté.
La chute de la République
- Deux événements majeurs :
l’assassinat de César et la victoire d’Octave.
- Deux étapes d’un moment d’une immense
importance dans l’histoire de Rome :
- Fin de la dictature.
- Début d’une crise de 13 ans.
- Fin des guerres civiles.
- Avènement d’un gouvernement d’un
seul, facilitant la restauration de la paix.
- Fin d’un la République aristocratique
et de l’idéal de la libertas.
- Avènement d’un nouveau régime :
l’Empire (principat).
La dictature de César
- Nombreuses réformes de l’État.
- Il est nommé dictateur, d’abord pour 1
an, puis pour 10 ans, puis à vie.
- Il a tous les pouvoirs dont il a besoin.
Les réformes de César
- Élargissement du Sénat (de 600 à
900), ouvert à des Italiens non romains et même à des Gaulois.
- Réforme des tribunaux.
- Réformes sociales (réduction du
nombre des bénéficiaires de l'annone).
- Réformes économiques (en faveur des
travailleurs agricoles libres, réduction du nombre des esclaves, lois
somptuaires, établissement de colonies) ;
- Réformes politiqueses : accroissement
du nombre des questeurs et des préteurs, apparition des consulats suffects,
etc.
- César gouverne grâce à son armée, à
sa popularité parmi la plèbe urbaine,
- à ses clientèles dans la
« bourgeoisie » italienne, grâce à son état-major, et au ralliement de
beaucoup d'adversaires (césarisme).
Des honneurs exceptionnels
- Le Sénat reste à majorité républicaine
et applique la politique du pire : couvrir César d’honneurs extraordinaire
pour le rendre odieux au peuple :
- Censeur à vie.
- Pontifex maximus héréditaire.
- Trône en or, toge pourpre, faisceaux en
or.
- Culte de César.
- Un mois est nommé en son honneur
(Juillet).
- Père de la Patrie.
- On parle de son intention de devenir
roi.
L’inutilité de son assassinat (44)
- César a 57 ans : pleine possession de
ses moyens politiques, militaires et intellectuels.
- Réputation d’invincibilité; 16
légions.
- Une conspiration se forme parmi les
sénateurs.
- Les organisateurs : Cassius et
Brutus, anciens pompéiens.
- Meurtre aux ides de Mars.
- But de la conspiration : restaurer la
République.
- Or, la République ne pouvait plus
fonctionner.
- Confrontés à l’hostilité de la foule,
les meurtriers restent paralysés.
- Forces césariennes encore en
présence : Marc Antoine (consul) et Lépide (maître de cavalerie).