La sauterelle

 

A. Morphologie d'un Orthoptère : Les organes du chant
chez les Orthoptères

          Le corps des Orthoptères, est constitué de trois parties : la tête, le thorax et l'abdomen. (voir, ci-dessous, la photographie d'une femelle adulte du Criquet migrateur, Locusta migratoria ; cliché : Robert DE GREGORIO, inédit, 1999).

  1. la tête, région sensorielle, porte une paire d'antennes, des yeux composés et, ventralement, des pièces buccales nécessaires à la prise de nourriture.

  2. le thorax , constitué de trois parties ou segments (pro, méso et métathorax ), est une région essentiellement locomotrice.

Le thorax porte trois paires de pattes (antérieures, médianes et postérieures) qui assurent la locomotion terrestre et deux paires d'ailes.

         Les ailes antérieures ou
élytres, légèrement durcies, servent d'organes d'équilibration du vol. Au repos, les élytres protègent les ailes postérieures qui, elles assurent la locomotion aérienne .

         Chez les Orthoptères , les
pattes postérieures, adaptées au saut, jouent, avec les élytres, un rôle prépondérant dans la production de sons.

  1. l'abdomen , constitué de 9 à 10 segments, ne porte ni antennes, ni pattes, ni ailes.

             Les derniers segments de l'abdomen sont
    modifiés en vue de la reproduction. On peut ainsi facilement séparer les mâles des femelles, ces dernières étant équipées d'un organe de ponte plus ou moins long selon les espèces.

B. A quoi reconnaît-on un grillon, une sauterelle, un criquet ? :

          La longueur des antennes, la disposition et la longueur des ailes, la taille de l'organe de ponte (oviscapte) permettent de séparer grillons, sauterelles et criquets.

       1. Organes du vol disposés "à plat" sur le corps :

              = Antennes longues et fines
              = femelle munie d'un oviscapte long et cylindrique ...

                                                               ... GRILLON

              = Sur l'abdomen s'insèrent deux cerques longs, fins et
              pluriarticulés.
              Ces organes existent chez les sauterelles et les criquets mais
              sonts courts, robustes et uniarticulés.



Un Grillon des champs mâle
(Gryllus campestris)
[photo. J. Six]
       2. Organes du vol disposés "en toit" sur le corps :

              2.1. Antennes longues et fines

              = Antennes généralement aussi longues,
              ou plus longues, que le corps
              = femelle munie d'un oviscapte long et aplati,
              latéralement ...

                                      ... SAUTERELLE

Une Sauterelle femelle, le Conocéphale gracieux
(Ruspolia nitidula)
[photo. J. MOISSONNIE et R. DE GREGORIO, inédit, 1999]

              2.2. Antennes courtes et robustes

              = femelle munie d'un oviscapte court ...

                                                            ... CRIQUET

Un Criquet femelle, le Criquet pèlerin
(Schistocerca gregaria)
[photo. B. SANDERRE et R. DE GREGORIO, inédit, 1999]

C. Chant : les organes émetteurs et récepteurs :

  • C.1. Organes émetteurs :

              Généralement, les Orthoptères élabore un son en frottant l'une contre l'autre deux parties de leur corps. Les organes émetteurs constituent alors un appareil à friction ou appareil stridulatoire.

             L'appareil stridulatoire comprend deux parties pouvant venir au contact l'une de l'autre : la râpe et le grattoir.

              La râpe (ou pars stridens ou chanterelle) est formée d'une plage de dents ou de stries alignées . Le grattoir (ou plectrum ou archet) consiste, lui, en une saillie à bord vif.

              Chez les Sauterelles (figure 1 et photographie 1) et les Grillons (figure 2 et photographies 2 et 3 ), la râpe est située à la face inférieure de l'aile antérieure (gauche pour les Sauterelles, droite pour les Grillons) ou élytre. En regard, l'autre élytre (droit pour les Sauterelles et gauche pour les Grillons), présente, à sa face supérieure, un renforcement qui fait office de grattoir. Chez ces insectes, l'appareil stridulatoire est donc de type élytro - élytral .



    Figure 1 : Râpe d'une sauterelle
    [d'après Prochnow,1908 ; in Chopard, 1938]

    à la face inférieure de l'élytre gauche,
    une nervure épaissie et couverte de dents forme la râpe.



    Photographie 1 : Râpe d' (sauterelle)
    [photo. B. Fléchon, in A.J. Andrieu et B. Dumortier, 1994]

    à gauche : une vue d'ensemble de la râpe.
    à droite : une vue de détail de la râpe. Noter la forme prismatique des dents.



    Figure 2 : Détail de la râpe d'un grillon
    [d'après Regen,1902 ; in Chopard, 1938]

    La râpe est constituée de lamelles.



    Photographie 2 : Elytre droit du
    [photo. B. Dumortier, in A.J. Andrieu et B. Dumortier, 1994]

    La nervation élytrale est profondément modifiée.
    Sur la photographie, trois régions sont mises en exergue :
    la râpe , le miroir et la harpe (délimitée par des pointillés).
    Cette dernière joue un rôle d'amplificateur mécanique.



    Photographie 3 : Râpe de (Grillon des champs)
    [photo. B. Fléchon, in A.J. Andrieu et B. Dumortier, 1994]

    à gauche : vue d'ensemble de la râpe.
    à droite : sur cette vue agrandie on distingue la structure en lamelles de la râpe


              Chez les Criquets (figure 3 et photographie 4) , la râpe se situe sur la face interne du fémur de la patte postérieure. Râpe qui vient frotter sur une nervure saillante de l'élytre qui lui fait face. La nervure alaire joue le rôle de grattoir. Ici, l'appareil stridulatoire est de type fémoro - élytral.



    Figure 3 :
    A gauche, vue interne d'une patte postérieure de criquet.
    Noter, dans la région médio-longitudinale du fémur, la présence de la râpe.
    A droite, vue agrandie d'une partie de la râpe.
    Remarquer les petits tubercules (ou dents) régulièrement disposés le long de la râpe.
    [d'après Petrunkevitch et Guaita, 1901 ; in Chopard , 1938]



    Photographie 4 : la crête stridulatoire des criquets
    [photo. B. Fléchon, in A.J. Andrieu et B. Dumortier, 1994]

    Chez les Criquets la râpe ou crête stridulatoire (photo. du haut, flèche)
    porte des tubercules bien visibles sur la photographie du bas (flèche).


  • C.2. Organes récepteurs :

              Chez les Orthoptères, les organes récepteurs de sons consistent en des organes tympaniques localisés :

    1. soit de part et d'autre du premier segment de l'abdomen (Criquets, voir figures 4 et 5)
    2. soit sur les tibias des pattes antérieures [Sauterelles (voir photographies 5a et 5b, ci-dessous) et Grillons].



    Figure 4 : vue latérale gauche du thorax et de l'abdomen d'une femelle de Criquet
    [modifié d'après Torossian, 1970-71. In document polycopié de travaux pratiques
    Université Paul Sabatier de Toulouse]
    :
    s2 à s8 : sternites abdominaux ; t1 à t8 : tergites abdominaux ; ty : tympan.



    Figure 5 : L'organe tympanique d'un criquet
    (d'après E.G. GRAY, 1960 ; in DURANTON et al., 1982) :
          L'organe tympanique d'un Criquet. est formé d'une membrane externe ou tympan, qui réceptionne le signal sonore, et de divers éléments sensoriels internes qui traduisent le signal acoustique en message nerveux. Message qui, par l'intermédiaire de nerfs, sera dirigé vers les ganglions cérébroïdes (le "cerveau" de l'insecte) où s'élabore une réponse comportementale ou physiologique adéquate.

    e : processus élevé ; f : corps fusiforme ; nt : nerf tympanique ; om : organe de Müller
    p : vésicule pyriforme ; r : corps replié ; s : corps styliforme ; t : membrane tympanique




    Photographies 5a et 5b : Organes auditifs chez les Sauterelles

          Les tibias sont pourvus de deux tympans, l'un du côté externe du tibia et l'autre du côté interne. Dans les deux cas les tympans sont localisés dans le fond d'une dépression. [d'après A. GUEGUEN, 1983].

Fait par Alexandre 6 décembre 2002

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Mis à jour le 12 décembre, 2002

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