Hebdomadaire nationaliste et catholique.
Hebdo officiel du Royaume de France.
#26 / 17 avril 2003 / EDITORIAL
En voyant la foule de Bagdad accueillir en libérateurs ceux
qu’elle aurait étripé avec joie en cas de défaite, comment ne pas penser à l’un
des Contes Cruels d’Auguste Villiers de l’Isle-Adam appelé à juste titre
Vox Populi. Cette nouvelle est courte, mais résume on ne peut mieux mon
opinion à ce sujet. Je lui laisse donc ma place : « Grande revue aux
Champs-Élysées, ce jour-là ! Voici douze ans de subis depuis cette vision. Un
soleil d’été brisait ses longues flèches d’or sur les toits et les dômes de la
vieille capitale. Des myriades de vitres se renvoyaient des éblouissement, le
peuple baigné d’une poudreuse lumière, encombrait les rues pour voir l’armée.
Assis, devant la grille du parvis Notre-Dame, sur un haut pliant de bois, et
les genoux croisés en de noirs haillons, le centenaire Mendiant, doyen de la
misère de Paris, face de deuil au teint de cendre, peau sillonnée de
rides couleur de terre, mains jointes sous l’écriteau qui consacrait légalement sa
cécité, offrait son aspect d’ombre au Te Deum de la fête environnante. Tout ce
monde, n’était-ce pas son prochain ? Les passants en joie, n’étaient-ce pas ses
frères ? A coup sûr, Espèce humaine ! D’ailleurs, cet hôte du souverain portail
n’était pas dénué de tout bien : l’Etat lui avait reconnu le droit d’être
aveugle, propriétaire de ce titre et de la respectabilité inhérente à ce lieu
des aumônes sûres qu’officiellement il occupait, possédant enfin qualité
d’électeur, c’était notre égal, à la Lumière près. Et cet homme,
sorte d’attardé chez les vivants, articulait, de temps à autre, une plainte
monotone, syllabisation évidente du profond soupir de toute sa vie : « Prenez pitié d’un pauvre aveugle, s’il
vous plaît ! » Autour de lui, sous les puissantes vibrations tombées du
beffroi, dehors, là-bas, au-delà du mur de ses yeux, des piétinements
de cavalerie, et, par éclats, des sonneries aux champs, des acclamations mêlées aux salves des
Invalides, aux cris fiers des commandements, des bruissements d’acier, des tonnerres de tambours scandant
des défilés interminables d’infanterie, toute une rumeur de gloire lui
arrivait! Son ouïe suraiguë percevait jusqu’à des flottements d’étendards aux
lourdes franges frôlant des cuirasses. Dans l’entendement du vieux captif de
l’obscurité, mille éclairs de sensations, pressenties et indistinctes,
s’évoquaient! Une divination l’avertissait de ce qui enfiévrait les cœurs et
les pensées dans la Ville. Et le peuple, fasciné, comme toujours, par le prestige
qui sort, pour lui, des coups d’audace et de fortune, proférait, en clameur, ce
vœu du moment : «Vive l’Empereur ! » Mais, entre les accalmies de toute cette
triomphale tempête, une voix perdue s’élevait du côté de la grille mystique. Le
vieux homme, la nuque renversée contre le pilori de ses barreaux, roulant ses
prunelles mortes vers le ciel, oublié de ce peuple dont il semblait, seul,
exprimer le vœu véritable, le voeu caché sous les hurrahs, le voeu secret et
personnel, psalmodiait, auguraI intercesseur, sa phrase maintenant mystérieuse :
« Prenez pitié d’un pauvre aveugle, s’il vous plaît ! »
Grande revue aux Champs-Élysées, ce jour-là ! Voici dix ans d’envolés depuis le
soleil de cette fête ! Mêmes bruits, mêmes voix, même fumée ! Une sourdine,
toutefois, tempérait alors le tumulte de l’allégresse publique. Une ombre
aggravait les regards. Les salves convenues de la plate-forme du Prytanée se
compliquaient, cette fois, du grondement éloigné des batteries de nos forts.
Et, tendant l’oreille, le peuple cherchait à discerner déjà, dans l’écho, la
réponse des pièces ennemies qui s’approchaient. Le gouverneur passait,
adressant à tous maints sourires et guidé par l’amble-trotteur de son fin
cheval. Le peuple, rassuré par cette confiance que lui inspire toujours une
tenue irréprochable, alternait de chants patriotiques les applaudissements tout
militaires dont il honorait la présence de ce soldat. Mais les syllabes de
l’ancien vivat furieux s’étaient modifiées le peuple, éperdu, proférait ce vœu
du moment : «Vive la République!» Et, là-bas, du côté du seuil sublime, on
distinguait toujours la voix solitaire de Lazare. Le Diseur de l’arrière-pensée
populaire ne modifiait pas, lui, la rigidité de sa fixe plainte. Ame
sincère de la fête, levant au ciel ses yeux éteints, il s’écriait, entre des
silences, et avec l’accent d’une constatation : « Prenez pitié d’un pauvre
aveugle, s’il vous plaît ! » Grande revue aux Champs-Élysées, ce jour-là !
Voici neuf ans de supportés depuis ce soleil trouble ! Oh ! mêmes rumeurs !
mêmes fracas d’armes ! mêmes hennissements ! Plus assourdis encore, toutefois,
que l’année précédente ; criards,
pourtant. « Vive la Commune ! » clamait le
peuple au vent qui passe. Et la voix du séculaire Élu de l’Infortune redisait,
toujours, là-bas, au seuil sacré, son refrain rectificateur de l’unique pensée
de ce peuple. Hochant la tête vers le ciel, il gémissait dans l’ombre : «
Prenez pitié d’un pauvre aveugle, s’il vous plaît ! Et, deux lunes plus tard,
alors qu’aux dernières vibrations du tocsin, le Généralissime des forces régulières
de l’Etat passait en revue ses deux cent mille fusils, hélas! encore fumants de
la triste guerre civile, le peuple, terrifié, criait, en regardant brûler, au
loin. les édifices : « Vive le Maréchal ! » Là-bas,
du côté de la salubre enceinte, l’immuable Voix, la voix du vétéran de
l’humaine Misère, répétait sa machinalement douloureuse et impitoyable
obsécration : «Prenez pitié d’un pauvre aveugle, s’il vous plaît !» Et,
depuis, d’année en année, de revues en revues, de vociférations en
vociférations, quel que fût le nom jeté aux hasards de l’espace par le peuple
en ses vivats, ceux qui écoutent, attentivement, les bruits de la terre, ont
toujours distingué, au plus fort des révolutionnaires clameurs et des fêtes
belliqueuses qui s’ensuivent, la Voix lointaine, la Voix vraie, l’intime Voix
du symbolique Mendiant terrible!, du Veilleur de nuit criant
l’heure exacte du Peuple, de l’incorruptible factionnaire de la conscience des
citoyens, de celui qui restitue intégralement la prière occulte de la Foule et
en résume le soupir. Pontife inflexible de la Fraternité, ce Titulaire autorisé
de la cécité physique n’a jamais cessé d’implorer, en médiateur inconscient,
la charité divine, pour ses frères de l’intelligence. Et, lorsque enivré de
fanfares, de cloches et d’artillerie, le Peuple, troublé par ces vacarmes
flatteurs, essaye en vain de se masquer à lui-même son vœu véritable, sous
n’importe quelles syllabes mensongèrement enthousiastes, le Mendiant, lui, la
face au Ciel, bras levés, à tâtons, dans ses grandes ténèbres, se dresse au
seuil éternel de l’Eglise, et, d’une voix de plus en plus lamentable,
mais qui semble porter au-delà des étoiles,
continue de crier sa rectification de prophète : « Prenez pitié d’un
pauvre aveugle, s’il vous plaît ! »
Henri de FERSAN
#26 / 17 avril 2003 / SOMMAIRE
EDITORIAL
POLITIQUE : MULTIPLICATION DES ACTIONS DES JEUNESSES IDENTITAIRES
IL Y A UN AN : LE 21 AVRIL
PRESSE-MEDIATS : QUAND LE KAPO-CHEF GUY MILLIERE CRACHE DANS LA SOUPE
QUAND BHL DEFEND L'AMERICANO-SIONISME
AFFAIRES ETRANGERES : BAGDAD A CAPITULE, PILLAGES EN REGLE, SADDAM INTROUVABLE...
CUBA : REPRESSION FEROCE
SOCIETE : UN DOCUMENT ISLAMISTE DECOUVERT DANS UN CD
DES PILLARDS D'EGLISE ARRETES...
SPORTS : FOOTBALL
CULTURE : NOUS AVONS RECU : , Fidélité au national-socialisme (Lucien Rebatet)
ABONNEMENT (52 n°) : 156 €
Règlements à l’ordre de Henri de FERSAN
Avertissement: Nuit gravement à la République.
Attention: non estampillé par le Consistoire ….
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#26 / 17 avril 2003 / ARTICLE
IL Y A UN AN : LE 21 AVRIL
Un an après le séisme du 21 avril et l’arrivée au second
tour des présidentielles de Jean-Marie Le Pen, voici les principaux événements
organisés par les partis politiques pour le premier anniversaire du premier
tour de la présidentielle: le Premier secrétaire du PS François Hollande
organise une réunion publique contre l'extrême droite au Palais Acropolis de
Nice, où doit s'ouvrir le lendemain le Congrès du FN. Pour cette « Soirée
de la démocratie (sic !)», il a convié le président PS du Conseil
régional PACA Michel Vauzelle et le maire socialiste de Vitrolles Guy Obino,
élu grâce au report des voix de la droite libérale demandé par Gaudin… Dimanche
20 avril, à 20h, le PCF « donne rendez-vous aux jeunes » place
de la Bastille à Paris, pour une manifestation baptisée « Les jeunes
reprennent la Bastille » (vont-ils se promener avec des têtes au bout
d’une pique et des guirlandes intestinales autour du cou comme en 1789 ?).
Au menu : pique-nique, intervention des leaders communistes et sono. Le 22
avril, Jean-Pierre Raffarin participe à une table ronde avec des dirigeants
européens du centre et du centre-droit. Une initiative mise sur pied par le
club du Premier ministre, « Dialogue et Initiative ».La tenue du congrès du Front national à
Nice du 19 au 21 avril ne laisse pas indifférentes les forces de l’anti-France.
Outre les manifestations citées plus haut, l’UNEF, les “syndicats” lycéens UNL
et FIDL, les jeunes socialistes (MJS), les jeunes communistes (JC), et une
dizaine d'autres organisations appellent à une manifestation “nationale” (sic)
le 21 avril, soulignant que le 21 avril 2002 a été une date
« fondatrice » pour toute une génération de jeunes… Et même de
« jeunes »… Le 18 avril, aura lieu également un débat « pourquoi
le 21 avril », organisé par des associations de défense des droits de
l'homme à l’université de Nice. Il y aura encore un débat à la faculté des
lettres sur « les résistances d’hier et d'aujourd’hui », et
une manifestation intitulée « le printemps de la République »,
organisée par la Convention pour la VIe République, destinée à fêter
la « journée nationale contre l'oubli »… A noter que dans Le
Figaro du 12 avril, une enquête sur le premier tout des présidentielles
« prouve » que si elles avaient lieu aujourd’hui, Le Pen ne serait
pas au second tour… En effet, selon un « récent sondage » mené les 4
et 5 avril, Jacques Chirac obtiendrait 32 % des voix au premier tour
(contre 19,88 % en 2002), contre 26 % à Jospin (contre 16,18 %) et… 11 % à Le
Pen (contre 16,9 %). François Bayrou serait le seul autre candidat qui
gagnerait des suffrages (8 % contre 6,84 %), tous les autres voient leur
audience s’effondrer : Mamère tombe de 5,25 à 4 %, Besancenot de 4,25 % à
3 %, Chevènement de 5,33 % à 3 %, Laguiller de 5,72 % à 3 %, Saint-Josse de
4,23 à 3 %, Hue de 3,4 % à 2,5 %, Madelin de 3 ,91 à 2 %, Boutin de 1,19 %
à 1 %, Lepage de 1,88 % à 1 %, Mégret de 2,34 % à et 0 % pour
Gluckstein (parti de 0,47 %) et pour Taubira (partie de 2,32 %)… C’est ce que
l’on appelle le « syndrome Marseille-Forbach ». Ce match de la saison
1964-1965 du championnat de France de 2e division opposait des
Phocéens à l’agonie à une courageuse mais limitée équipe de Forbach. Dans un
stade qui pouvait contenir à l’époque 40.000 places, 464 spectateurs étaient
venus… Trente ans plus tard, l’OM avait voulu retrouver quelques-uns de ces 464
spectateurs… or, malgré le temps passé, ils ont trouvé TROIS MILLE personnes
qui prétendaient avoir fait partie des 464 derniers supporters de l’époque…
Même chose en ce qui concerne ces élections : tout le monde a voté Jospin
ou Chirac en avril 2001, comme tout le monde avait résisté en 1945, a été un
héros lors de la guerre de 1914-1918 ou a très bien connu Madame De Gaulle par
le biais du mari de la nièce de la concierge de la belle-sœur de la cousine de
l’amie de Marie Biglambier… A contrario, vous ne trouverez personne
actuellement qui se vantera d’avoir voté Taubira et ainsi d’avoir éliminé
Jospin au profit de « The Foul Beast »… Il va de soi que la presse
revient massivement sur ces élections, enveloppant les électeurs du FN d’un
voile méprisant, les considérant ouvertement comme une « race
inférieure ». Ainsi, dans le
numéro du Parisien Libéré du 21 avril , Grégory Plouviez s’attarde sur
les « villages qui ont voté Le Pen », notamment la commune de
Mespuits (29 %), avec un article à la limite du racisme, ne donnant la parole
qu’à un militant socialiste qui lance tout son mépris des gens de sa
région : «Les Beaucerons sont en général très renfermés sur eux-mêmes.
C’est difficile de parler politique avec eux tant ils restent campés sur leurs
réflexes conservateurs ». Si le voisinage ne lui plait pas, il peut
toujours aller vivre à Saint-Denis... Les éditions Denoël, de ce bon M.
Rubinstein, a ainsi publié les œuvres de MM. Patrick Cohen et Jean-Marc Salmon,
intitulées L’Engrenage de la peur ou « le grand complot chiraquien
pour éliminer Jospin »… Articles dithyrambiques sur ce livre dans la
presse de gauche, aussi bien dans Libération de M.July que dans Marianne
de M.Kahn… On y trouve quelques rumeurs de la campagne soigneusement
colportées, mais qui ont été démenties. Ainsi, on retrouve le bon vieux serpent
de mer sur le rôle qu’aurait joué Pierre Bédier dans la présence de Bruno
Mégret aux élections. On raconte que c’est lui qui aurait trouvé les 500
signatures… Pour qui a suivi la campagne de récolte des signatures du
MNR ; celles-ci furent dures à obtenir et loin de les aider, la fausse
droite a plutôt mis des bâtons dans les roues aux mégrétistes en faisant
pression sur les maires pour qu’ils ne signent pas, notamment dans le Puy de
Dôme… Il y a les 13 signatures en provenance de Corse pour Le Pen, venues suite
au meurtre raciste d’une fille de l’île. Mais ce ne sont pas ces signatures-là
qui ont permis au président du parti de la flamme tricolore d’être présent au
premier puis au second tour. Les signatures manquantes qu’il peinait à trouver
lui ont été apportées sur un plateau par le MPF de Philippe de Villiers. Cependant,
on y apprend que Valéry Giscard d’Estaing avait conseillé à Jospin de
démissionner de son poste de Premier Ministre le 14 juillet 2001 et que le
premier aide de camp de Jospin a été recasé dans le sérail ministériel par…
Jean-Pierre Raffarin ! Autre fantasme, le traitement médiatique de
l’insécurité. La chaîne TF1 est ainsi placée dans le collimateur, notamment
pour avoir révélé l’affaire Voise (voir Le Libre Arverne n°21). Ainsi,
TF1 est accusé d’avoir insisté sur l’insécurité en France au moment même au
Chirac jouait la carte sécuritaire le 16 juillet 2001… Cependant, quand on
analyse les faits, on s’aperçoit que la chaîne n’a fait que parler de
l’insécurité de manière normale, alors que d’ordinaire, elle niait la réalité.
Mais pour la presse de gauche, il fallait occulter tout cela et n’évoquer que
le soi-disant « racisme des Gaulois » qui n’existe que de
manière résiduel…
#26 / 17 avril 2003 / ARTICLE
BAGDAD A CAPITULE, PILLAGES EN REGLE, SADDAM INTROUVABLE…
Les troupes de l’axe Washington-Londres
sont entrées dans la capitale irakienne, à savoir la 101e division
aéroportée américaine, la 3e division d’infanterie et la 1ère
division de Marines. On annonçait un
dispositif énorme assigné à la défense de la capitale irakienne : pas
moins de 40.000 hommes de la Garde Républicaine déployés dans le premier cercle
situé à la hauteur de l’aéroport international Saddam et 20.000 hommes de la
Garde républicaine spéciale ( ???), soit 4 brigades d’infanterie
« spécialiste de la guérilla urbaine ». Rien que cela… Cette unité avait été déployée dans le
centre de la ville, dans un triangle couvrant le QG des Forces aériennes, le
Palais présidentiel et la Résidence de Saddam Hussein… Théoriquement, la
bataille de Bagdad devait être longue : elle n’a duré que quelques heures.
Curieusement, ce sont les unités que l’on attendait le moins qui ont offert la
meilleure résistance : la 6e division à Majnoon, la 14e
division à Al-Amara, la 16e division dans le sud du pays et la 10e
division à Al-Taeb. Ceci met fin à la légende d’une armée irakienne qui ne
serait pas fidèle à Saddam et qui se rendrait au premier coup de feu… Les
musées de la capitale ont été soumis au pillage, visiblement par des gens qui
cherchaient quelque chose de précis. Le conservateur du musée, Donny George,
est atterré… Plusieurs pièces inestimables sont d’ors et déjà considérées comme
« perdues », d’autant plus qu’il y a deux pays qui ont refusé de
signer la Convention de La Haye de 1953 interdisant le pillage des œuvres d’art
en temps de guerre : les Etats-Unis et la Grande-Bretagne… C’est
évidemment une coïncidence protocolaire si un lobby américain avait justement
dressé la liste des pièces « à protéger » dans les musées. Parmi les
sites pillés, notons le Musée archéologique de Bagdad, celui de Mossoul et la
Bibliothèque Nationale Irakienne. Seules les pièces originales ont disparues,
les copies ont été laissées, les ordinateurs ont tous été sabotés, les
« pillards » possédaient des camions, des systèmes de levage pour les
pièces lourdes et… des clefs de la salle forte ! Rappelons juste deux ou
trois petits détails… Nous avons signalé dans le numéro deux de cet
hebdomadaire que George Bush cherchait à mettre la main sur un artefact
localisé en Irak, appelé « la kabbale de Bereshit », où seraient
consignés les secrets de l’univers. Qui la posséderait serait le maître du
monde… Les rumeurs les plus abracadabrantes ont circulé sur le compte des fils
de l’ancien dictateur irakiens, rumeurs inhérentes aux bobards habituels dans
les pays démocratiques. Ce n’est pas
sans rappeler la propagande des deux guerres mondiales, et même celle qui avait
été lancée dans nos médiats concernant certaines tyrannies déchues, telles les
Philippines de Marcos, l’Haïti de Duvalier, la Roumanie de Ceaucescu ou la
Yougoslavie de Milosevic. On retrouve
ainsi les mêmes gimmicks sur les « horreurs » réelles, supposées ou
inventées pour justifier le fait que l’on intervienne ou que l’on laisse faire.
On se souvient ainsi des milliers de paires de chaussures d’Imelda
Marcos (que personne n’a jamais vus), de la fortune de Bébé Doc (2
milliards de dollars) qui n’a existé que dans l’imagination débordante des
médiats… et des commerçants qui – sur la foi de ces assertions – avaient
accordé des lignes de crédits importantes à Jean-Christophe Duvalier qui était
en fait raide comme un passe-lacet… On se souvient aussi de ce qu’on avait
déclaré sur Jean-Bedel Bokassa dont la fortune était inexistante à te point que
l’un de ses 34 enfants a été l’ornement du centre d’accueil des SDF de Nanterre
(ce n’est pas tous les jours que l’on a chez les indigents un prince impérial,
fut-il africain…). Même son de cloche en Roumanie avec la fameuse vaisselle en
or de Zola Ceaucescu et sa balance de même métal avec laquelle elle pesait pour
ses chiens la viande dont son peuple était privé (ça par contre, ce n’était pas
de la légende cette privation de viande…) On se souvient aussi des récits
délirants sur les pratiques de Valentin Ceausescu, accusé un jour d’avoir uriné
sur les huîtres destinées à ses proches collaborateurs… Il en est de même pour
le fils aîné de Saddam Hussein, Oudaï, accusé des pires turpitudes. Bon, il est
le fils préféré d’un cruel despote oriental, le fait est avéré. Il se
moque des droits de l’Homme comme de sa première cravate en cuir, c’est
certain. Il a pris une rafale de pistolet mitrailleur de par son comportement,
c’est sûr… Mais le récits de ses crimes font trop croquemitaine pour sembler
vrais. Il y a un vieux proverbe qui dit : « Qui veut noyer son chien
l’accuse d’avoir la rage ». Chef
du corps des Fedayin de Saddam, il préside également le Comité Olympique
irakien et l’Union des Journalistes, la rumeur publique l’accusait des pires
perversions sexuelles. Un peu comme Beria en 1953… Oudaï Hussein se
comporterait avec les femmes comme un vulgaire talibanlieusard, et ce alors que
dans le jeu de carte officiel du régime il n’est autre que… l’as de
cœur !!! A entendre le récit de ses « exploits », on croirait
lire la rubrique faits divers des journaux… Ainsi, dès l’âge de 15 ans, son
père lui aurait fait exécuter son premier prisonnier à la prison d’Al-Nihayyah
. En décembre 1987, il aurait également fait enlever, violer et dévorer par ses
chiens après l’avoir enduite de miel une étudiante en architecture âgée de 20
ans et prénommée Sabet qui avait refusé ses faveurs. Il aurait également violé
une jeune femme le jour de son mariage en 1984 à la station balnéaire de
Habanniya, et, pour faire bonne mesure, tué lui-même six de ses maîtresses….Il
n’est pas impossible, et même franchement probable que certains de ces faits
soient tristement vrais, surtout quand on sait qu’Oudaï carbure à l’héroïne (et
pas à la cocaïne comme un vulgaire homme politique français de très très haut
rang…). Cependant, on est en droit de se demander ce qui est vrai et ce qui est
faux dans tout ce récit. D’autant plus que les mêmes sources présentent le
frère cadet et successeur désigné de Saddam, Qusay Hussein, avait la haute main
sur les fameuses « armes de destruction massives » protégées par les
8.000 hommes de la Garde personnelle de Saddam, armes qui devaient être
utilisées en cas d’effondrement de la dernière ligne de défense mais que
personne n’a vu… En tout cas, le 18
mars, Qusay Hussein s’est fait remettre par la Banque d’Irak la totalité des réserves
de dollars de celle-ci (soit environ 1 milliard), de quoi voir venir…
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