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saveurs d'Orient
Mensuel satirique d’opposition nationaliste et catholique.


#30 / SEPTEMBRE 2003 / EDITORIAL

 ,L’autre jour, en allant faire une conférence à Toul, j’écoutais sur mon autoradio une cassette des Beach Boys (en français : les plagistes)., sympathique groupe californien des années soixante. L’une de leur chanson, Fun, fun, fun qui date, si mes souvenirs sont exacts, du 15 février 1964, incarne vraiment cette Amérique insouciante. La chanson évoque une gamine qui fait la fofolle avec la voiture de son père… Ce tube de l’année 1964 a été matraqué à longueur d’antenne sur les radios américaines y compris celles écoutées par les soldats. On imagine très bien à Saigon des jeunes recrues de l’US Army, du First Cavalry par exemple, en train de décharger des caisses de munitions des camions en pantalon et tee-shirt kakis, la casquette sur la tête, faisant de temps en temps des poses bière. Beau paysage, beau soleil, belles plages, belle chanson, on se croirait chez moi en Californie devait penser le soldat Roy L. Rise Jr qui servait dans cette unité. Le 17 novembre 1965, il tombait au front quelque part au Sud-Vietnam. Il allait avoir 22 ans. Près de quarante ans plus tard, les soldats américains entendent John Mayer ou Hilary Duff dans leurs camions ou leurs half-tracks qui sillonnent le désert irakien. Paysage désertique, soleil de plomb, population basanée, chanson latino, on se croirait dans mon Mexique natal pense en ce 27 mars 2003 le caporal des Marines Jesus Alberto del Solar Navarro qui devait être naturalisé américain à son retour. Tiens, curieux ce truc qui fonce vers nous à toute allure… MADRE DE DIOS !!! Explosion… L’histoire est un éternel recommencement…

Henri de FERSAN



#30 / SEPTEMBRE 2003 / SOMMAIRE

EDITORIAL

FESTIVAL ET THEORIE DU COMPLOT

www.blaireau.com www.e-litterature.net

BON VENT...

PAILLE ET POUTRE...

LES BRONZES FONT DU SKI...

GAY GAY L'ECOLIER...

PARANOS

IMMIGRES VOLES...

Le Festival du Pélican : Libération
SILENCE ON TOURNE...

CHRONIQUE LITTERAIRE


[ABONNEMENT] (12 n°) : 20 €
Règlements à l’ordre de Henri de FERSAN


Avertissement: Nuit gravement à la République.
Attention: non estampillé par le Consistoire ….

#30 / SEPTEMBRE 2003 / ARTICLE

FESTIVAL ET THEORIE DU COMPLOT

  Figurez-vous mesdames et messieurs qu’un vaste complot fasciste a entravé les justes grèves des Intermittents du spectacle épuisés par leurs 43 semaines de congés payés (voir Le Libre Arverne n°39). Si, si, je l’ai lu dans le journal ! Dans L’Humanité , une certaine Françoise Morvan qui depuis des années essaie avec la finesse du T-34 dans les rues de Koeningsberg de créer une culture bretonne estampillée par le PCF, accuse « le populisme briseur de grève ». Sa cible : le Festival des Vieilles Charrues. Les intermittents n’y ont pas fait grève, c’est donc que le fascisme y règne ! Pour elle, toute personne ne cautionnant pas les gauchistes du spectacle est fasciste. Morvan ne trompe personne : elle s’est faite la délatrice de l’identitarisme breton, une sorte de sous-Daeninckx provinciale, pour le compte de l’extrême gauche aigrie de voir l’émergence d’un régionalisme de droite. Elle n’est pas une débutante : déjà, elle avait eu un article dithyrambique dans L’Humanité du 12 novembre 1999 par le fameux Serge Garde (le « spécialiste du complot néo-nazi :extrême droite et pédophilie, extrême droite et corruption, extrême droite et régionalisme, extrême droite et ratons-laveurs…) : elle avait proposé une thèse en patois armoricain (un sous-dialecte breton se parlant du côté de Trégor) qui avait été refusée au motif qu’elle n’était pas en breton académique. Elle accuse donc les tenants du breton académique d’être tous à la solde du vaste complot nazi international lancé à la conquête du monde et de sa proche banlieue… Quand les Bretons rendent hommage aux anciens, ils collaborent avec les nazis, rien de moins. Prenons l’argumentation de Morvan : Aragon a fait l’apologie du GPU et du Goulag. Donner son nom à un lycée, éditer ses livres, réciter ses poèmes, c’est donc se faire le suppôt du Goulag. Dehors Aragon. Dehors Eluard, dehors Picasso, dehors Hemingway, dehors Malraux, dehors Gorki, dehors Gérard Philippe, dehors Joliot-Curie, dehors Einstein, dehors Chaplin… Pour Morvan le complot est général, les écoles Diwan, tous les journaux à l’exception du Monde, du Monde Diplomatique et de L’Express qui n’ont pas voulu parler de son pensum, tous donc font parti du vaste complot régionalisto-fasciste qui n’a que de cesse de la faire taire… On comprend qu’elle soit aigrie : universitaire inconnue alors que son courant politique impose sa schlague à la culture, il faut bien qu’elle se rende intéressante pour qu’enfin on parle d’elle… Même paranoïa dans les colonnes de Marianne : le 28 juillet, on y lisait : « Le Nice Jazz Festival a eu lieu comme prévu dans la capitale azuréenne. Comme les Chorégies d’Orange. Comme les Vieilles Charrues. D’où il ressort que les seules villes où les festivals n’ont pas été annulés sont celles qui sont dirigées par des fachos ou des nationalistes bretons. On aimerait être certains que ce n’est qu’un pur hasard ! ». Complètement paranos je vous dis !!! Une armée de trouillards apeurés par leurs propres ombres, par un bruissement de rideau, par un bruit dans la nuit. Des gens qui, visiblement, n’ont pas du tout la conscience tranquille… Dans Le Journal du Dimanche du 27 juillet, Nicole Duault explique les raisons qui ont poussé les intermittents à annuler leur grève dans la Cité des Princes : comme le journal dépendait à 80 % des recettes, si jamais elles n’étaient plus assurées, le maire de la commune, Jacques Bompard, pourrait reprendre le contrôle des Chorégies. Moralité : le meilleur moyen de faire cesser les grèves terroristes, c’est d’élire des gens du FN. La peur du gendarme, c’est le commencement de la sécurité publique…

 

 

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