Socio
 
 
 
 
 
 
 
   Arthur Buies
«Il n'est presque pas de héros d'un peuple qui ne soient en même temps les bourreaux d'un autre.» (Arthur Buies)

Écrivain, journaliste et essayiste canadien-français, Né en 1840 et mort en 1901, Arthur Buies est l'un des esprits les plus vifs du XIXe siècle. On le considère comme le père du journalisme québécois. Son amitié avec le curé Labelle contribuera à adoucir son anti-cléricalisme.

Arthur Buies est une lumière trop forte. Il estime trop la liberté pour ne pas être jugé dangereux par toutes les sociétés, celle de son temps comme celle d'aujourd'hui.

Voici ce qu'en dit, à la fin du XIXe siècle, Maximilien Bibaud, auteur du Panthéon Canadien:
"Habile chroniqueur, écrivain plein de verve et de finesse, a donné plusieurs ouvrages intéressants, entre autres Humeurs et caprices, Le Saguenay et la vallée du lac Saint-Jean, Anglicismes et canadianismes, petite brochure que l'on devrait souvent consulter afin d'éviter les erreurs qui, dans notre pays, se glissent trop facilement dans les écrits et surtout dans le langage."

Vie et œuvre
Écrivain, journaliste et essayiste, Arthur Buies a une jeunesse agitée, à Dublin et à Paris. Il s'engage ensuite en 1860 dans l'armée de Garibaldi pour la campagne de Sicile. Revenu au Canada en 1862, il devient journaliste, puis avocat, et fonde en 1868 La lanterne canadienne, en 1870 L'indépendant et, en 1879, Le Réveil. Membre de l'Institut canadien, il donne régulièrement des conférences anticléricales et défend la colonisation des territoires du Nord. Il collabore aussi à de nombreux journaux et revues: Les Nouvelles soirées canadiennes, La Revue nationale, La Minerve et Le National.

Les Chroniques, Humeurs et Caprices (1873) d'Arthur Buies montrent son attachement au Québec francophone. D'un ton polémiste, ses essais ont été controversés mais restent libres de tout catalogage par leur liberté d'analyse

Texte
En 1884, Buies plonge dans ses vieux numéros de La Lanterne, hebdomadaire qu'il a publié à Montréal de septembre 1868 à mars 1869. I1 en extrait ses principaux articles qu'il réunit alors dans un livre publié à compte d'auteur et imprimée sur une presse à platine. L'heure lui apparaît favorable, dit-il, pour tenter de communiquer à nouveau la fougue de son radicalisme à ses compatriotes canadiens. Il veut, une fois de plus, disloquer la doctrine politique en place en la faisant dégringoler grâce à sa satire.

À la toute fin de cette nouvelle édition de La Lanterne, en annexe, Buies place un texte encore plus ancien, soit sa deuxième lettre sur le Canada, un pamphlet rédigé sur le modèle des Lettres persanes de Montesquieu. Cette lettre est parue en 1864, à la suite de son premier séjour en Europe. «Je la considère comme un appendice naturel de La Lanterne, écrit-il. Elle fera voir de quelle conviction absolue j'ai été pénétré dès le premier jour, conviction que j'ai toujours défendue et que j'ai essayé de faire triompher à diverses époques de ma vie à jamais mémorables pour moi.»

Les trois Lettres sur le Canada qui figurent dans le présent ouvrage n'ont jamais été republiées auparavant, sauf dans de pâles facsimilés de l'édition d'origine. Les Lettres sur le Canada comptent pourtant parmi les pièces les plus fortes de notre histoire. Elles témoignent, par l'opposition qu'elles manifestent, de l'esprit catastrophique du temps, voire de tous les temps.

Léopold Lamontagne, dans un livre qu'il consacre à Buies en 1957, résume assez bien la situation sociale de cette époque: «[Buies] tombe, au Canada, en pleine réserve ultramontaine et au milieu d'un état social que les Français avaient oublié depuis près d'un siècle. À Montréal, Mg Bourget, le plus romain de tous nos évêques, domine la hiérarchie; le clergé dirige seul l'instruction primaire, secondaire et supérieure; il contrôle la presse. La population canadienne, en majorité rurale, lui est aveuglément soumise. C'est la France de l'Ancien Régime.»

Écoutons Buies lui-même parler de cette période: «Lorsque je revins de France, en 1862, après y avoir passé six années pour refaire entièrement le cours d'études que j'avais suivi dans nos collèges, ce qui était impérieusement nécessaire, si je voulais apprendre quelque chose, je fus effrayé de l'ignorance générale de mes compatriotes, de la perversion de l'esprit public que j'attribuais sûrement à l'éducation et à la domination cléricales. Ce fut alors que j'écrivis, en 1863, un pamphlet auquel je donnai le nom de Lettres sur le Canada, Étude sociale. Ce pamphlet ne fut tiré qu'à 200 exemplaires et resta généralement inconnu, si ce n'est de quelques dizaines d'amis qui partageaient mes idées. Il n'était composé que de trois "Lettres"». Avec la publication de ce pamphlet «s'élève, suffoquant de dégoût ou de honte », un homme capable de se dresser devant tous les dieux des ombres...

Arthur Buies a le sens réel de son époque. Il agite les idées les plus audacieuses de son temps. Sa plume est une respiration dans un monde qui manque d'air. Elle libère la vie là où l'on se contente d'ordinaire de survivre.

Dans ses Lettres sur le Canada, Buies attaque les conservateurs. Il réclame haut et fort des oeuvres intellectuelles plutôt que des bonnes oeuvres et des bondieuseries. I1 en a contre tous ceux qui se courbent. Il en appelle à une émancipation véritable des individus et des peuples, tenus dans l'ignorance et la passivité.

Ici, écrit-il, «les hommes naissent, vivent, meurent, inconscients de ce qui les entoure, heureux de leur repos, incrédules ou rebelles à toute idée nouvelle qui vient frapper leur somnolence». Les conservateurs du pays ont fait en sorte de mettre la servitude à portée de tous. Et la servilité du plus grand nombre a produit les tyrannies de quelques-uns. Buies ne le supporte pas.

 
 
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