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[La Chire, comté au gazon
jaunissant où l'herbe à poux et le chanvre poussent en abondance :
voilà l'endroit où débute notre histoire mettant en vedette une
poignée d'imbéciles.
La Chire est aussi l'endroit où vivent et se reproduisent à un
rythme infernal les Grosbits : de petits hommes insignifiants aux
pieds couverts d'une grosse moquette de poils de cul frisés.
Ce petit coin de pays oublié par les agences de voyage depuis fort
longtemps (en majeure partie dû au laxisme de ses installations
sanitaires) peut se comparer à un gros dépotoir municipal rempli de
trous de marmotte humides et inconfortables qu'habitent les grosbits.
Ces derniers aiment se vanter du manque de confort et de l'accueil
peu chaleureux qu'ils peuvent offrir aux quelques visiteurs passant
par là, d’ordinaire parce qu'ils se sont égarés des routes
principales par inadvertance.
Les Grosbits sont des habitants paisibles qui aiment bien se pogner
le cul à longueur de journée en regardant les info-pubs à la télé ou
encore passer le temps en fumant la pipe à hash. Mais ce qu'ils
aiment par dessus tout c'est d'organiser des gros partys où tout le
monde est invité et qui virent souvent en orgie : ce qui leur permet
le lendemain de rire du plus soul qui a fait un fou de lui la
veille.
Notre histoire commence d’ailleurs le quatorzième jour du mois de
l'Orignal Castré dans l'année de La Forêt en Feu. Cette journée
n'avait rien de particulière si ce n'est le fait qu'elle était le
lendemain du treizième jour du même mois et de la même année : jour
au cours duquel avait eu lieu le party de bon débarras de l'un des
plus éminent personnage de La Chire, à savoir monsieur Bimbo Backins.
Rejoignons donc Frotteux Backins, le neveu de cet éminent
personnage, évâché en son domicile crasseux (là où les coquerelles
étaient toujours les bienvenue), accompagné de son fidèle et
ridicule compagnon, Scram Gamchi.]
Frotteux: Quel party plate hier, hein ?
Scram: Bof! Moi j'ai trouvé ça cool. Mais j'avoue que le gigot de
mulot à grosse cervelle a mal passé. Les maudites recettes de
Dwarves, c’est jamais mangeables ces affaires-là.
Frotteux: Mon oncle n’a jamais eu le tour pour organiser des vraies
orgies. En plus, il avait invité beaucoup trop de familles ! Les
Pieds-Plein-de-Poil, les Pieds-Croutés pis les Pieds-au-Cul. On
aurait été mieux juste entre nous autres, pas d’étrangers pis pas de
piques assiettes.
Scram: Mais qu’est-ce qu’on aurait fait pour se faire du fun. Il
aurait fallu violer nos propres cousines ?
Frotteux: C’est quoi le problème ?
Scram: Elles sont laides.
Frotteux: Chut! Regarde ce bout là ! C'est de ça que je te parlais
l'autre jour, tu ne croiras pas à ça !
[Les deux
compagnons regardaient au canal payant un film peu recommandable qui
avait pour titre : Anal Fist en Vrac III. Ils s'émerveillaient de
voir autant de rouge dans un film où les couleurs dominantes
auraient normalement du être le blanc et la couleur peau.]
Scram: Siboire! J'arrive pas à suivre l’histoire. Je pense que ce
sont les hurlements qui me déconcentrent. Peux-tu ben me dire ce que
la troisième fille avec les bas de laine est en train de faire à la
pauvre petite truie ?
Frotteux: Tu poses trop de questions, Scram. Beaucoup trop de
questions.
Scram: Heille ! C'est quoi la méga bosse dans tes culottes ?
Frotteux: Oups. Excuse moi. C'est l'excitation, c'est juste la
dix-huitième fois que je vois ce film, tu comprends ? J'éprouve
encore des sentiments.
Scram: Ouin, mais là ! J'ai jamais vu ta bosse aussi grosse !
Frotteux: C’est que j'ai toujours particulièrement aimé les truies.
Pis à part de ça, veux-tu bien regarder ailleurs que là.
[Scram ne se posa plus de questions et se concentra à essayer de
déchiffrer le message que le film voulait passer aux spectateurs.]
Scram: Elle est belle, hein ?
Frotteux: Laquelle ?
Scram: La fesse gauche en sang.
Frotteux: Ah ! Celle-là ! Oui. Elle est magnifique.
Scram: Dis donc, qu'est-ce qui est arrivé à ton oncle hier au party
? Après sa quarantième bière, je l'ai pas revu.
Frotteux: Heu ? Rien. Il est allé finir la soirée dans les chiottes
à vomir comme un cochon de lait. C’est tout.
Scram: Est-ce qu'il t'a finalement légué cet objet si précieux dont
tu ne dois jamais révélé l'existence ?
Frotteux: L'anneau ? Oui, bien sur.
Scram: C'est un anneau ? Je le savais pas.
Frotteux: Oups. Calisse ! Moi pis ma grande gueule. Scram, si tu
parles de ça à qui que ce soit, je ne te redonne jamais les cent
piastres que je te dois.
Scram: Ceux pour avoir perdu le pari que la grosse Trudelle se
ferait
passer dessus par la moitié de La Chire au party de Bimbo ? Pffff...
C’est pas grave, c'était de l'argent trop facilement gagné !
Frotteux: En tout cas, ne dis rien aux autres, sinon on va être dans
le trouble.
*TOC TOC TOC*
[Quelqu'un frappa à la porte et les deux compagnons sursautèrent
de surprise avant que Frotteux ne se rue sur la télécommande pour
changer de poste et mettre ça à quelque chose de plus acceptable :
mais il abandonna rapidement après s'être souvenu qu'il avait fait
canceller son abonnement à tous les autres postes normaux qui ne
diffusaient pas des films pour adultes. Des postes qui n'avaient
donc aucun intérêt pour lui.]
Frotteux: Ça doit être la pizza aux champignons extra queues de rat
que j’ai commandée.
Scram: Je vais aller ouvrir. Ça va me dégourdir le cul.
[Scram ôta ses doigts de l'intérieur de ses deux grosses narines
d'où il coulait en abondance et de façon perpétuelle de la morve
digne d'un film d'horreur mal réussi. Il alla ouvrir.]
Scram: Euh... Frotteux ? Est-ce qu'on est déjà l'Halloween ?
Frotteux: Non, pourquoi ?
Scram: Ben y a quelqu'un de déguisé en mort-vivant qui porte une
grosse
couche qui a justement débordée sur ton balcon. Ça sent vraiment le
bébé mal entretenu. Pouaffff !
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